Frédéric Pousin
Un nouveau type d’observatoire photographique pour observer le territoire métropolitain.
L’Observatoire des paysages usagés du GR 2013 à Marseille
L’Observatoire photographique des paysages usagés est un projet de lecture et d’interprétation de l’évolution du paysage. Il reprend le principe des observatoires photographiques du paysage tels qu’ils ont été institués en France, suite à la loi paysage de 1993. L’idée d’Observatoire photographique du paysage (OPP) est une conception originale qui a accompagné, dès la fin des années 1980, un besoin de renouveler tant les regards portés sur les territoires que les outils canoniques dédiés à leur aménagement – la carte et la photographie aérienne.
Après avoir présenté les principaux objectifs et caractérisé les productions des observatoires créés depuis vingt-cinq ans, nous présenterons l’Observatoire des paysages usagés, qui est un projet actuel et qui propose de dépasser les objectifs des OPP tels qu’ils ont été mis en œuvre dans leur grande majorité. Il constitue une action artistique revendiquée, qui participe d’un projet de paysage, celui d’un chemin de grande randonnée inédit – en milieu périurbain –, le GR 2013. Il est porté par deux photographes, Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth, qui ont déjà une expérience des Observatoires photographiques du paysage (OPP). En effet, ils ont été missionnés en tant que photographes, pour réaliser ensemble l’OPP de l’Ardèche, lancé en 2005, et celui de l’Hérault, en 2010. C’est forts de ces deux expériences et de l’envie de développer librement l’idée d’OPP qu’ils ont proposé d’installer un observatoire photographique du paysage dans le cadre d’un projet plus vaste, permettant d’apporter des réponses inédites à la question de leur intérêt pour un public plus large que celui des seuls aménageurs.
Inscrivant, au moyen de la photographie, le paysage au sein d’un débat public sur la transformation des territoires métropolitains – enjeu d’actualité en France et en Europe –, cet Observatoire des paysages usagés recourt à des formes de médiation, à la fois visuelles et narratives. Nous en évaluerons la portée à l’aune des enseignements de J. B. Jackson sur la lecture des paysages, sur la force de l’expérience et l’attention aux usages toujours en mutation. Cette mise en relation nous servira de conclusion.