How to Belong to a Place?

Sabine Delcour

Cette conférence présentait des extraits de mon travail photographique réalisé sur une période de vingt ans qui illustre les relations entre photographie et paysage et de manière brève les mises en œuvre de mes explorations.

Mes images sont réalisées avec une chambre noire 4X5 inches, dans le cadre de résidences de création, d’invitations ou de commandes.
L’observation et la relation de l’homme au paysage sont les points de départ de chacune de mes séries photographiques qu’il s’agisse de sites bâtis, de zones naturelles ou de territoires sauvages. Chacune de mes investigations portent sur notre manière d’habiter le monde.
J’ai photographié des territoires urbains et des paysages façonnés par l’homme. Petit à petit, je me suis éloignée des zones habitées. J’ai emprunté des chemins de traverse, inventorié des voies, loin du tumulte des villes, pour arriver jusqu’à la mer. Chaque série m’amène à la suivante comme une histoire sans fin. Chaque image vient recouvrir ma propre histoire, elle pose les fondements d’une archive inventée, écrite, choisie, dans le glissement d’une réalité crue à une œuvre.
Le paysage étant l’expression des relations entre l’homme et son environnement, ses interprétations sont multiples et infinies, il nous appartient et nous ressemble.
Notre perception multi-sensorielle diffère d’un individu à un autre. Elle est donc partielle, fragmentaire et subjective. Le paysage n’est plus singulier mais bien pluriel.
J’utilise la photographie comme l’idée même d’une représentation, dans une sorte de proximité distante avec le réel. L’image a cette faculté de se déployer au delà de ce qu’elle désigne. Le caractère technique de son processus d’enregistrement, puisqu’il s’agit d’une production optique, n’en est pas moins la retranscription d’une image virtuelle et imprévisible.
La création n’est liée à aucune nécessité, elle reste une action intuitive et viscérale. C’est pour moi une manière d’être présente et active dans le monde auquel j’appartiens.